September 11, 2017
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Je vous partage cette aventure, au sein même de la plus grande aventure de notre vie.
Réunir 2 éléments aussi fort, et si important dans une même découverte, la Family globe exchange, l’a fait. Petit retour sur ces premiers mois de grossesse sur les routes de notre tour du monde.
C’est un petit billet qui se veut très intimiste, j’ai longtemps hésité à le partager car c’était notre histoire, ce petit secret que nous avons gardé pour nous pendant 6 mois, telle une pierre précieuse qu’on préserve des autres. Ce petit kangourou qui a grandi en moi, en nous à travers toutes ces aventures, pour livrer notre belle surprise une fois revenu en France, à notre entourage, famille, amis et à vous qui nous avez suivi pendant toute cette année. Dès lors, il était nécessaire que je livre aussi mon ressenti de maman enceinte lors de cette fabuleuse aventure, car durant ma grossesse, j’ai cherché des informations sur des femmes voyageant au long court enceinte et cela ne court pas les rues. Donc pourquoi pas, dans une idée de partage et d’échange, partager ce quotidien, les formalités administratives, le suivi de grossesse sur les différentes routes que nous avons traversées. Ce message, n’est révélateur que de notre expérience et il ne se veut en aucun cas donneur de leçon, ou à prendre comme quelque chose d’acté, de facile. Vous savez bien que chaque maternité est différente d’un enfant à l’autre et encore plus d’une femme à l’autre, alors je ne veux pas faire de généralités et c’est bien de ma grossesse avec notre façon de la concevoir et de l’anticiper, que je vais vous partager.
Un bébé à l’autre bout du monde : une idée folle ?
Ce voyage m’a profondément changée, il a provoqué en moi des modifications, des réflexions que je n’avais pas anticipé….Et cette envie d’une 4ème grossesse, n’a pas échappé à ma réflexion. Ce projet de bébé 4, n’était pas du tout anticipé, c’est-à-dire qu’à aucun moment avant notre départ on s’était dit, on fera un bébé sur la route !
Pour nous, 3 enfants c’était déjà bien suffisant. Mais lorsque nos chères têtes blondes, nous ont fait part de leur souhait d’avoir un petit frère ou une petite sœur de manière assez récurrente, à longueur de journée eh bien cette idée a cheminé en moi bien plus vite que je ne l’aurais pensé. Fabien lui, a eu besoin d’un peu plus de réflexion et lors de notre repas de noël, il m’offrait mon plus beau cadeau, nous repartions dans la grande aventure d’un projet de bébé.
Nous étions à Bali et quelques jours plus tard, nous partions pour l’Australie, où notre petite puce devait faire contrôler ses points suite à son opération du périnée. J’en ai profité par la même occasion pour me faire retirer mon stérilet, l’aventure était lancée. Très vite, nous envisagions ce nouveau bébé pour notre retour en France, le temps de terminer notre joli voyage et de laisser la nature faire son œuvre tout naturellement. Ce petit bébé avait sans doute très envie de rejoindre notre fratrie car, je suis tombée tout de suite enceinte. Nous avons découvert que notre petit kangourou avait fait son nid dans notre vie en Nouvelle-Zélande, pour notre plus grand bonheur.
Quelques angoisses tout de même
Avec cette arrivée un peu prématurée pour nous, nous prenions aussi conscience que je rentrerais en France avec un gros bidon et un petit bébé déjà au terme de 6 mois et pour le coup, pas mal de questions, nous ont envahies. Notre voyage va-t-il être impacté par ce nouvel arrivant ? Pourrons-nous toujours voyager de la même manière ? Est-ce que ma grossesse va bien se dérouler ? Quand le dire aux enfants ? Comment cacher cette grossesse aux yeux de tous afin de découvrir notre jolie surprise à notre retour ? Comment bien suivre cette grossesse à travers les différents pays qu’il nous reste à parcourir ? Bref, autant de questions auxquelles nous n’avons pas pu répondre dans l’immédiat mais qui au fil du temps, se sont décantées.
De mon côté, je me suis toujours dit que si cette grossesse était arrivée à ce moment de notre aventure, c’est que forcément tout allait bien se passer. J’étais vraiment très optimiste et très peu angoissée de mener cette grossesse en plus du voyage. Pour ceux qui me connaissent un petit peu, ils savent que je suis toujours pleine de projets et que celui-ci serait sans doute le plus beau et le plus fort dans nos années à venir.
J’ai eu raison de croire en ce petit bébé, en cette grossesse, car d’une manière générale, j’ai pu poursuivre de manière quasiment identique notre voyage. Je n’ai pas été trop malade, quelques nausées, vertiges liés à la faim, mais rien de bien méchant. Par contre j’ai connu la fatigue de la femme enceinte qui tombe dès 21h de fatigue…
De nombreuses personnes, me mentionnait à l’époque que j’étais moins assidue sur le blog, que mes articles étaient moins présent, que j’accumulais du retard eh bien, cette grossesse en fut la responsable ! Lol. Impossible pour moi de veiller jusqu’à minuit comme je le faisais avant, je n’avais plus d’énergie. J’ai donc accepté de lâcher prise vis-à-vis du blog, de notre page Facebook et cela n’a pas été facile, moi qui suit plutôt exigeante envers moi-même et qui n’aime pas décevoir, mais je savais que je n’avais pas le choix et que je ne pourrais pas continuer le voyage si je ne dormais pas suffisamment. Cette distanciation a été difficile au départ et ensuite m’a fait du bien. Je me suis recentrée sur notre famille à qui j’ai accordé plus de temps et j’ai oublié les contraintes que je m’imposais pour mieux vivre cette grossesse qui s’offrait à moi.
Le suivi d’une grossesse sur les routes du monde
Bien évidemment, nous savions dès le départ que cette grossesse ne serait pas prise en charge par notre assurance tour du mondiste de chez Chapka. Très peu d’assurances voyage prennent en compte la maternité, c’est en connaissance de cause que nous avons lancé le projet bébé. Par conséquent, nous allions vers l’inconnu car nous n’avions aucune connaissance des tarifs appliqués à travers le monde.
Ma première échographie de datation a eu lieu en Argentine à 5 semaines de grossesse. N’ayant pas de date de dernières règles, il fallait absolument selon la gynécologue française (elle est inscrite sur le listing de l’ambassade de France en Argentine) qu’on fasse une échographie qui me permettrait ensuite de déclarer à 12 semaines ma grossesse en France. Nous avons donc arpenté la grande ville de Buenos Aires à la recherche de ce cabinet privé qui nous a pris en consultation dans la matinée, sans prise de rendez vous au préalable. C’est donc en espagnol puis en anglais, que j’ai eu ma première échographie qui montrait un petit embryon avec un joli cœur qui clignotait. Très émue, Fabien a pu me rejoindre sur la fin, laissant seuls les enfants dans la salle d’attente pour découvrir notre 4ème merveille. Petit bébé est prévu à ce stade pour le 2 novembre.
Ensuite, j’ai subi de nombreux examens sanguins prescrit par la gynécologue. Nous les avons faits dans un laboratoire de la ville qui pouvait nous envoyer les résultats par mail car nous partions le lendemain.
En France, il faut faire la déclaration de grossesse auprès de la CPAM avant la 12 semaines de grossesse. Il me fallait donc refaire une écho en Bolivie, la fameuse échographie du premier trimestre. Et là, ce fut une autre histoire. Autant l’Argentine est un pays très développé, autant la Bolivie est à des années-lumière de ce que nous connaissons en termes de maternité par rapport à la France. A Sucre, nous avons fait plusieurs hôpitaux, expliquant notre besoin, réaliser une échographie pour une déclaration aux autorités françaises et nous avons pu enfin obtenir une réponse favorable d’un hôpital. J’ai donc dû consulter dans un premier temps un gynécologue qui a juste palper mon ventre et statuer sur la grosseur de mon utérus en palpation pour m’indiquer que j’étais enceinte de 4 mois. Ce qui était bien sûr impossible. A force de persuasion, je le convaincs de me faire passer une échographie afin de determiner exactement le terme de ma grossesse. Là se fut un grand moment de solitude : j’ai eu l’impression de leur apprendre leur métier. Pour information, en Bolivie, la femme enceinte ne fait qu’une seule échographie à 6 mois de grossesse, ils ne sont donc pas habitués à voir une femme enceinte de 2 mois et demi sans souci majeur en consultation. Après plusieurs explications, je leur demande de me faire une échographie vaginale, qu’ils acceptent face à mon acharnement (les boliviennes ne font pas cet examen).J’ai dû me rhabiller et demander à Fabien d’aller acheter un préservatif à la pharmacie de l’hôpital pour pratiquer l’échographie. Au bout de 20 minutes enfin l’examen commençait. L’écran et surtout la qualité de l’image n’avait rien à voir avec ceux de France ou d’Argentine. Je n’arrivais même pas à apercevoir le bébé dans les méandres du noir et du blanc. La gynécologue m’annonce un terme au 2 octobre, un mois plus tôt qu’en Argentine, complétement improbable au vue de la date de retrait de mon stérilet, bref une consultation qui n’aura servi à rien, il faudra recommencer pour que je puisse envoyer ma déclaration.
Des problèmes de santé, que vous avez sans doute pu lire, m’ont obligé à consulter une semaine après, un autre hôpital. J’ai contracté une salmonellose. Pour vérifier si le bébé va bien, (j’ai perdu 10kg en une semaine), je repasse une échographie. Cette fois ci directement sur mon ventre et le bébé va bien, il est en pleine forme et le gynécologue peut faire une petite écho et dater la grossesse. Nous sommes à ce stade rendus au 28 octobre. J'ai ensuite pu refaire une échographie dans ce même hôpital, pour enfin, avoir ma déclaration de grossesse.
Au cours du voyage, j’ai tous les 2 mois environ, fait une prise de sang pour contrôler ma toxoplasmose et ma TSH. En effet, je n’ai plus de Thyroïde, je suis donc sous Levothyrox et j’ai augmenté mes doses petit à petit afin de trouver le bon dosage.
En France, j’ai pu compter sur l’aide précieuse de ma généraliste qui a pu télé déclarer ma déclaration de grossesse en ligne grâce à ma carte vitale que j’avais laissé chez mes parents.
A Lima au Pérou, j’ai refait une échographie à 4 mois de grossesse car j’avais depuis le départ un problème de placenta, il était bas recouvrant. Nous voulions savoir si celui-ci était remonté car ici, les médecins me préconisaient la position allongée et le repos. Celui-ci n’avait pas beaucoup bougé, c’est donc à ce moment-là que j’ai contacté ma gynécologue française afin d’avoir son avis. Selon elle s’il n’y avait pas de saignement, je pouvais continuer de voyager, chose qui était le cas. C’est donc soulagé que nous poursuivions notre voyage.
La grosse crainte fut les Etats-Unis, nous savions que dans ce pays, toute hospitalisation coûterait une petite fortune. C’est là encore, en toute connaissance de cause, que nous avons choisi de poursuivre notre aventure, en espérant que tout se passerait bien.
Pour m’aider, seule une personne était dans la confidence, notre amie journaliste Valentine, qui nous a suivis dans nos aventures. Elle a été d’une aide incroyable, puisqu’elle a géré la partie rdv et administrative post retour. Elle s’est souvent confrontée à des aberrations du système français mais a su être persévérante et je la remercie sincèrement.
Au quotidien cela donnait quoi ?
J’ai continuer de voyager avec la même envie qu’avant la grossesse. Ce petit être qui grandissait en moi, me faisait découvrir le monde sous un nouveau regard, j’étais un peu plus émue, touchée, mes émotions étaient décuplées, vive les hormones ! mais surtout je m’imprégnais encore plus de cette aventure. Pour moi, il était inconcevable qu’on change notre façon de voyager, de se véhiculer, de manger. Par conséquent, nous avons fait comme avant la grossesse, nous avons mangé sur les marchés, nous avons privilégié la marche, les transports locaux, nous avons continué à faire des projets de folie comme notre road trip dans le désert d’Atacama pendant une semaine ou le Salar de Uyuni. Bref, notre petit kangourou a été bien sympa et il a permis à maman et à la famille de découvrir le monde comme nous en avions envie. Pour certains cela peut paraître inconscient, surréaliste de faire du 4*4 à 3 mois et demi de grossesse, de porter son sac de 18 kg sur son dos, de marcher des heures, de stresser car on n’a pas de logement, mais pour nous, s‘était la suite logique de notre vie d’apprentis aventuriers, de nomade et surtout j’allais bien ! J’étais certes plus fatiguée, sans doute plus vulnérable, je ne prenais pas de poids, seul mon ventre grossissait, mais j’étais en forme. Capable de marcher dans un canyon, de descendre et de remonter plus de 800 marches et de vadrouiller à travers le monde.
Durant ces premiers mois de grossesse, je dirais jusqu’aux Etats unis, la priorité c’était notre aventure, notre voyage familial. La grossesse, même si elle était présente, n’était pas au centre de notre quotidien. Il n’est pas facile d’expliquer cela. En France, très souvent, la grossesse est au centre de la vie de la future maman, on se recentre sur soi, sur les chamboulements que l’on vit, eh bien moi ce n’était pas le cas. Mon chamboulement à moi c’était ce que j’étais en train de vivre à travers nos découvertes, nos rencontres, nos visites, à travers ces peuples qu’on découvrait. Ma grossesse passait après cela, même si elle était présente pour nous tous dans notre quotidien. Bien évidemment que j’étais la plus heureuse des femmes de voir grandir, ce bébé en moi, de le sentir bouger pour la première fois en Bolivie, de voir mon corps qui se transformait car je portais la vie. Depuis que nous sommes rentrés, je suis aussi rentrée en communion avec moi-même et je me recentre sur ce petit bout qui grandit en moi, je nous accorde des moments rien qu’à nous 2, je prends le temps de m’arrêter et de me poser, bref je prends état de ma maternité et c’est plaisant évidement.
Le voyage nous amène à appréhender différemment les choses pour nous recentrer sur ce qui nous semble le plus important à l’instant T.
Et les enfants, comment ont-ils accueilli la nouvelle ? Comment ont-ils joué le jeu de la surprise à notre retour ?
C’est en Argentine, à Salta à 2 mois de grossesse que nous avons annoncé aux enfants que nous serons bientôt 6. Des petits yeux tout ronds, remplis d’étoiles puis de larmes, nous ont regardés et ils ont éclaté de joie. Ce petit bébé a été le mieux accueilli du monde par sa fratrie. Les enfants, qui avaient sans doute bien plus de temps pour suivre cette grossesse ont été très demandeurs de caresse, d’explications, de moment rien qu’à eux avec le bébé, lors de câlins. Ils ont souhaité suivre toutes les échographies, et ils ont m’ont aussi soulagé, en prenant des sacs supplémentaires, des duvets, ils ont été plus à l’écoute de ma fatigue, de mes besoins. J’avais plein de petits assistants adorables qui contrôlait mon quotidien et qui savait me dire de ne pas faire ceci au cela ou d’aller m’allonger. J’ai été très émue de les voir prendre ce rôle de grands frères et de grande sœur à cœur. Ils m’ont touché dans leur bienveillance et dans l’amour qu’il porte à notre petit kangourou, comme tout le monde le surnomme.
Ils ont gardé avec brio ce joli secret, à aucun moment, ils ont laissé échapper des indices et ils avaient hâte qu’enfin la famille, leurs copains puissent découvrir qu’un nouveau membre allait faire son apparition dans la famille.
Une grossesse sur les routes du monde : facile ou pas facile ?
Eh bien, je dirais que « pour moi », cela n’a pas été très différent, de notre aventure avant d’être enceinte. J’ai eu une grossesse facile, j’étais dans un état d’esprit positif qui me faisait avancer. Je ne me suis rien interdit, je suis montée à 5200 mètres, j’ai arpenté des chemins de terre durant des journées entières dans des mini vans, j’ai dormi dans des bus de nuit, dans le désert, j’ai pris de très nombreuses fois l’avion enceinte…bref j’ai continué de vivre normalement car j’allais bien.
Cette grossesse fut magique et la plus belle aventure dans notre aventure. Je ne regrette rien, ON ne regrette rien. Nous sommes les plus heureux, nous ramenons dans mon ventre, dans notre vie, le plus beau des souvenirs : la vie. Nous nous sommes fait la promesse de repartir dès qu’il sera un peu plus grand sur les routes de ce monde qu’il a parcouru in utéro, car lui aussi, a le droit de connaitre les prémices de son existence, le contexte qui nous a permis de l’accueillir et de l’aimer dès que nous avons su qu’il était parmi nous. Notre bébé voyageur vient de ces routes, de ces paysages, de ces moments de vie qui nous ont marqués, qui nous ont rapprochés. A chaque instant, il était là, avec nous, parmi nous, à ressentir mes émotions, mes découvertes, j’ai hâte, ON a hâte de lui raconter son histoire et d’écrire avec lui son avenir.
Quelques chiffres d’une grossesse à l’étranger
Consultation gynécologique en Argentine : 30 euros
Première échographie en Argentine : 60 euros
Examen de sang en Argentine : 220 euros
1ere échographie en Bolivie, comprenant la consultation avec le gynécologue et l’échographie : 10 euros puis 20 euros.
2ème échographie en Bolivie : 25 euros
3ème échographie à Lima au Pérou : 75 euros
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